Anne Van der Linden Cavalière de la tempête


PRESSE ANNE VAN DER LINDEN CAVALIÈRE DE LA TEMPÊTE


L’ouvrage est passionnant qui met en lumière : sources, voyages, recherches, épuisement du sujet (si cela s’avère possible) et aller-retour incessants du sexe au corps et de ce que cela représente dans les enjeux sociétaux de ce XXIe siècle qui retrouve une pudibonderie qu’on croyait à jamais repoussée dans les limbes des cathos qui marchent sur/pour la famille. Le travail effectué ici revendique sa marginalité qui ne doit rien au marché de l’art et son évolution constante aussi diffractée que cohérente, aussi absolutiste qu’avançant façon rouleau compresseur sur les images connues pour les pousser au-delà du fantasme et leur ouvrir de nouveaux champs. C’est bien écrit, c’est super documenté, cela donne des clés. C’est donc à lire. Et vite !

Jean-Pierre Simard, L'Autre Quotidien

.....

Ce livre est une magnifique rétrospective, révélant l'évolution d'un style et la récurrence des thématiques, dans lequel la peinture occupe la place centrale. Encres sur papier et toiles charnelles reprenant le même motif se répondent. Depuis les peintures à huile des années 1990, encore très illustratives, jusqu'aux acryliques qui aboutissent à des tensions picturales, on suit la maturité d'une artiste obsédée par le corps et la mise à nu de toutes les pulsions, l'animalité, les entrailles, les mutations.

Christophe Beer, Mauvais Genre, France-Culture

....

Enfin Anne Van der Linden entièrement, dans un grand livre (240 pages pleinement illustrées). Sa découverte de l'Afrique, de l'Asie avec Jean-Louis Costes, les Beaux-Arts, le squat, l'inderground, la ronéo, le Regard Moderne »...

Willem-Charlie Hebdo

.....

Le livre de Frederika Abbate permet d’entrer dans la tête d’Anne Van der Linden, et ainsi d’avoir une porte qui s’ouvre pour pénétrer dans son univers écorché à vif, dans la chair qui déborde et s’entremêle avec son environnement.

Le blog de Paskal Larsen 

.....

La passionnante monographie consacrée à la peintre et dessinatrice Anne van der Linden permet de plonger et de découvrir – ou redécouvrir – le parcours d’une artiste importante de l’underground français.

Bruno Chiron, Bla bla blog

 

 


Letizia Battaglia, une femme contre la mafia


Bla Bla Blog


Jean-Pierre Simard dans l'Autre Quotidien

Novembre 2023

https://www.lautrequotidien.fr/hebdo/2023/11/1/entre-weegee-et-diane-arbus-le-combat-vent-debout-de-letizia-battaglia-contre-la-mafia?fbclid=IwAR3BNxMIlwMuVXP085pSC-tVhGRBhy12MB0zFV507fx9wrclFoKW843o30c

Entre Weegee et Diane Arbus, le combat vent debout de Letizia Battaglia contre la mafia

Décédée le 13 avril 2022 à l’âge de 87 ans, Letizia Battaglia fut la première femme italienne photojournaliste reconnue internationalement pour son travail documentaire sur les crimes commis par la mafia en Sicile. Ce que l’on connait moins, c’est son approche picturale doublé d’un intérêt pour l’art du nu féminin. Frederika Abbate sort une seconde édition de son livre, à ce propos, aux Editions de la Reine Rouge.

« Il n’était pas question de faire de belles photos ou de se sentir courageuse, mais simplement de résister, de se tenir face à eux pour dire non,” déclare Letizia Battaglia.

Biographie, analyse de la vie et de l’œuvre d’une photojournaliste hors du commun Letizia Battaglia, une femme contre la mafia” (aux éditions de La Reine Rouge) est à l’image de son auteur, une foisonnance d’idées, de culture, d’histoires, de personnages, d’époques … incroyable récit, fourmillant de pauvreté héroïque et de sang coagulé et en même temps cherchant l’absolu et la pureté, “des fous de la maison des fous de Palerme … aux enfants qui jouent dans la rue ou qui végètent dans un lit parce qu’ils sont trop pauvres … de la fillette aux dévots … de la femme qui pleure aux cadavres des mafieux … Battaglia est toujours dedans.”

Pendant près de 20 ans elle va combattre le crime organisé, impliquée totalement dans sa lutte contre le mal, la photo lui permet de “tisser une culture de la paix” … Parallèlement Letizia Battaglia et Franco Zecchin vont donner des cours de théatre aux malades de l’hopital psychiatrique de Palerme. “Contre la tristesse qui est amoindrissement de l’être (Spinoza), ils opposèrent la joie, qui est accroissement et affirmation de l’être.”

Elle réalise pendant près de deux décades sa magnifique et terrible chronique des années de guerre en Sicile” avec la peur en toile de fond, toujours présente mais qui ne l’empêche pas de capter le réel, d’aller au coeur saignant du réel. Le théâtre nu de la cruauté … Les morts de la Cosa Nostra …

Les assassinats en 1992 des juges Falcone et Borsellino,  créateurs d’un pool anti mafia, vont accélérer son besoin de commencer une nouvelle histoire en laissant partir la précédente. Il s’agit des Ré-élaborations, ce projet pour lequel elle ajoute à certaines de ses archives des photos de corps féminins. Le but est de rappeler les événements traumatiques du passé en y incluant, selon Letizia Battaglia, une forme d’espoir, les femmes représentant « la possibilité de régénération et de transformation ».

Entre 2013 et 2014 elle crée les Invincibles, un hommage à celles et ceux qui l’ont inspirée et soutenue … en noir et blanc comme toujours : Joyce, Yourcenar, Freud, Rosa Parks, Che Guevara, Pasolini et bien sûr Borsellino et Falcone.

… Finalement, sa série des femmes nues photographiées au-delà de la séduction ou de la non séduction, par un regard qui laisse parler de la peau, la chair de femme, va marquer un tournant dans l’histoire artistique du nu féminin.

On connait le travail de Frederika Abbate qui va chercher loin ses analyses et en sort des idées complexes pour bien faire le tour de la question qui l’occupe. Ici, a la croisée du destin de deux femmes, le sien et celui de Battaglia , au prisme de la Sicile et du sujet multiple on finit par avoir une vision large des intérêts de cette immense photographe et de la diversité de ses approches en fonctions des sujets. Un seul point d’achoppement : parvenir à éditer un livre sur une photographe avec pour seule photo la couverture, c’est un peu limite.

Jean-Pierre Simard, le 6/11/2023


Frederika Abbate -
Letizia Battaglia, une femme contre la mafia - éditions de la reine rouge


Francenetinfos


Chronique de Dominique Iwan

Juillet 2022

Letizia Battaglia, une femme contre la mafia par Frederika Abbate

« Il n’était pas question de faire de belles photos ou de se sentir courageuse, mais simplement de résister, de se tenir face à eux pour dire non,” déclare Letizia Battaglia.

C’est un livre “sur une artiste au coeur pur, intraitable et généreux” m’écrit Frederika Abbate de façon si bienveillante, en dédicace de son ouvrage.

Biographie, analyse de la vie et de l’oeuvre d’une photojournaliste hors du commun “Letizia Battaglia, une femme contre la mafia” (aux éditions de La Reine Rouge) est à l’image de son auteur, une foisonnance d’idées, de culture, d’histoires, de personnages, d’époques … incroyable récit, fourmillant de pauvreté héroïque et de sang coagulé et en même temps cherchant l’absolu et la pureté, “des fous de la maison des fous de Palerme … aux enfants qui jouent dans la rue ou qui végètent dans un lit parce qu’ils sont trop pauvres … de la fillette aux dévots … de la femme qui pleure aux cadavres des mafieux … Battaglia est toujours dedans.”

Deux femmes, deux parcours, Frederika Abbate née à Tunis d’origine sicilienne et Letizia Battaglia née à Palerme en Sicile … La première écrivain, chroniqueuse, au talent luxuriant, du  roman à l’essai, d’articles sur l’art aux émissions de radio, son oeuvre est dense et originale…

La seconde, qui entreprend dans les années 60, après une grave dépression un travail avec Francesco Correo grand psychanalyste freudien, car dit-elle “il ne suffit pas de naitre pour être au monde. Pour être au monde, il faut exister. Exister. Toute la question est là. (…) Elle parvient a remonter aux motifs de sa souffrance, survenus dans l’enfance.” 

Elle prend alors son indépendance pour exister et devient journaliste à l’Ora quotidien de gauche où elle va écrire et surtout photographier avec son compagnon Franco Zecchin …

Pendant près de 20 ans elle va combattre le crime organisé, impliquée totalement dans sa lutte contre le mal, la photo lui permet de “tisser une culture de la paix” … Parallèlement Letizia Battaglia et Franco Zecchin vont donner des cours de théatre aux malades de l’hopital psychiatrique de Palerme. “Contre la tristesse qui est amoindrissement de l’être (Spinoza), ils opposèrent la joie, qui est accroissement et affirmation de l’être.”

Elle réalise pendant près de deux décades sa magnifique et terrible chronique des années de guerre en Sicile” avec la peur en toile de fond, toujours présente mais qui ne l’empêche pas de capter le réel, d’aller au coeur saignant du réel. Le théatre nu de la cruauté … Les morts de laCosa Nostra …

Les assassinats en 1992 des juges Falcone et Borsellino,  créateurs d’un pool anti mafia, vont accélérer son besoin de commencer une nouvelle histoire en laissant partir la précédente. Il s’agit des Ré-élaborations, ce projet pour lequel elle ajoute à certaines de ses archives des photos de corps féminins. Le but est de rappeler les événements traumatiques du passé en y incluant, selon Letizia Battaglia, une forme d’espoir, les femmes représentant « la possibilité de régénération et de transformation ».

Entre 2013 et 2014 elle crée les Invincibles, un hommage à celles et ceux qui l’ont inspirée et soutenue … en noir et blanc comme toujours : Joyce, Yourcenar, Freud, Rosa Parks, Che Guevara, Pasolini et bien sûr Borsellino et Falcone. 

… Finalement, sa série des femmes nues photographiées au-delà de la séduction ou de la non séduction, par un regard qui laisse parler de la peau, la chair de femme, va marquer un tournant dans l’histoire artistique du nu féminin.

Letizia Battaglia, une femme  contre la mafia”, nous plonge de façon vertigineuse dans l‘Italie des années de plomb, dans la Sicile gangrénée par la mafia et surtout nous raconte le travail d’une femme exceptionnellement engagée à travers l’art vécu comme un affrontement contre le mal.


Bla Bla Blog


Chronique de Bruno Chiron

Juillet 2022

Bataille contre la mafia

"Bataille" est traduit en italien par "Battaglia". "Battaglia" comme Letizia Battaglia, une photographe sicilienne qui s’est battue toute sa vie contre ce fléau qu’est la mafia. Elle est au cœur de l’ouvrage de Frederika Abbate, Letizia Battaglia, Une Femme contre la Mafia (éd. de la
Reine Rouge).
L’essai n’a pas vocation d’être exhaustif mais plutôt de faire découvrir une figure héroïque qui a fait de son art un combat contre la pieuvre mafieuse. Letizia Battaglia, décédée en avril dernier, s’est souvent expliquée sur sa démarche et sur ce choix qui a mis sa vie en danger : "On a voulu faire croire à l’opinion publique, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Italie, que la mafia prospérait en Sicile à cause de la société civile, d’une certaine mentalité. Mais c’est une affirmation injuste qui nous humilie et nous dénigre".
L’appareil-photo de Letizia Battaglia est sa meilleure arme pour montrer que tout n’est pas perdu et que, face au crime, les mafiosos ne sont pas ces gentlemen dignes de figurer dans Le Parrain, mais des personnages vulgaires, violents et cruels. Disons aussi que sur l’œuvre de la photographe plane en premier lieu l’ombre de la mort.
Cette mort, écrit Frederika Abbate, "elle la photographie avec respect". Ces clichés "sont aussi des actes de dénonciation et de combat qui produisent leur effet". Dans ses noirs et blancs, derrière la grâce, la beauté et l’innocence se cache le deuil, la violence et le désespoir.

Guerre civile en Sicile

Le livre de Frederika Abbate pose quelques jalons chronologiques sur cette femme née une Sicile conservatrice, meurtrie par une agression sexuelle, enfermée par ses parents puis mariée jeune, avant que la photo ne la sauve littéralement. Elle vouera toujours un amour
inconditionnel à la Sicile et à Palerme où elle est née, un amour auquel vient faire écho la propre histoire de l’auteure, transformant par moment l’essai biographique en hommage personnel.
Le livre revient en quelques pages sur les décennies de crimes impunies suivies de l’opération "Mains propres" menée par quelques juges et personnalités incorruptibles qui ont souvent payé de leur vie leur bataille contre la mafia, qu’elle s’appelle Cosa Nostra, Camorra ou 'Ndrangheta.
Un des chapitres du livre se nomme "Guerre civile en Sicile", comme pour mieux marquer l’extrême violence de ces États dans l’État. On peine à croire que Letizia Battaglia a pu survivre aux attentats, règlements de compte et exactions sur une île qu’elle a très peu quittée et qu’elle a photographiée, le plus souvent pour le journal communiste L’Ora. Elle est décédée le 13 avril
dernier à l'âge de 87 ans.
S’écartant de l’essai biographe pur, Frederika Abbate consacre plusieurs chapitres sur les séries et les clichés de Letizia Battaglia pour mieux y faire ressortir ses influences classiques autant que sa modernité (sa passion pour Pasolini, ses photos montrant la vie quotidienne à Palerme et son engagement féministe par exemple). La mort y est toujours présente, d’une manière ou d’une autre, cette mort qu’elle savait photographier à hauteur de femme et d’homme pour mieux lutter contre la mafia, devenue son ennemi intime – et sans doute aussi le nôtre : "Avant de lutter contre la mafia, tu dois faire ton propre examen de conscience et ensuite, après avoir détruit la mafia à l’intérieur de toi, tu peux combattre la mafia qui se trouve dans ton cercle amical. La mafia, c’est nous-même et notre mauvaise façon de nous comporter".


Chronique de Paskal Larsen


Août 2022

LETIZIA BATTAGLIA, Une femme contre la mafia" de Frederika Abbate (Éditions de La Reine Rouge) – 4 juin 2022

La romancière Frederika Abbate vient de consacrer un ouvrage à la photographe italienne de presse, Letizia Battaglia qui vient de nous
quitter (le 13 avril 2022) à l’âge de 87 ans. L’auteure Frederika Abbade, française née en Tunisie, mais d’origine sicilienne, s’est intéressée
au combat de Letizia Battaglia qui a montré à travers ses photos publiées dans le quotidien de Palerme L’Ora (de 1974 à 1992) la violence
de la mafia italienne pendant les années de Plomb en Italie. Frederika Abbate nous présente ici une femme forte et déterminée passionnée
par son travail, dans une époque où le photojournalisme était un métier d’homme. La femme, elle a sa place au foyer pour éventuellement
pleurer ses hommes (mari, fils, père, ami) morts sous les balles ou explosifs soit disant de terroristes, en fait déguisé par la mafia sicilienne, soit des crimes mafieux sans états d’âme. Le marché de la drogue ne se partage pas, tout le magot doit être dans la même poche, elle n’est jamais assez pleine. Pour continuer à la remplir, il ne faut pas hésiter à faire couler du sang, beaucoup de sang, souvent sous le regard affuté de ... la photographe Letizia Battaglia, prête à témoigner par l’image, ce qui est en train de polluer sa ville chérie, Palerme !
Ici en France, la personnalité de Letizia Battaglia est peu ou pas connue. Ce livre de 184 pages va permettre de saisir le travail d’une
journaliste, aujourd’hui considérée comme artiste « en lutte contre le crime organisé (...), de son combat pour s’émanciper dans l’Italie des
années 50 et de sa véritable naissance par la photographie. » (Extrait du texte au dos de la couverture du livre). De par ses souvenirs
d’enfance, auprès de Francesca Zingale sa grand-mère maternelle, Frederika Abbate a gardé un lien profond avec la Sicile et ses histoires,
ses « on dit », liés à la mafia. A travers le parcours héroïque de Letizia Battaglia, l’auteure nous raconte la vie d’une femme, pour laquelle
on ne peut qu’avoir du respect pour le travail accompli, qu’importent les risques. Pour Letizia Battaglia, le mot guerre, se vit au quotidien,
chez elle à Palerme. Ville où elle sera également adjointe au maire Leoluca Orlando avec lequel elle lutera contre le crime et la corruption,
mais aussi élue au parlement régional de la Sicile.
"Pendant vingt ans, j’ai photographié le sang, la douleur, la mort, même des familles entières exterminées. En un seul jour, j’ai vu cinq morts assassinés, dans une occasion sept personnes avaient été tuées ensemble. Cinq, sept, j’ai perdu le compte. Comment on se sent quand on a vécu tout cela, après avoir capté toute la douleur de la ville possible ? On se sent dévasté. J’ai photographié en m’identifiant toujours dans ces histoires, sans aucun cynisme mais avec compassion humaine au point d’être obsédée par les photographies que j’ai faites et avoir même pensé, parfois, de vouloir m’en libérer, en brulant les négatifs. Des images qui m’empêchent de dormir." (Pages 99-100)
Ce texte écrit par Letizia Battaglia est extrait de son livre Mi prendo il mondo ovunque sia, publié en 2020 chez l’éditeur italien Einaudi, et repris ici par Frederika Abbate, reflète, résume bien la forte personnalité de Letizia Battaglia, une femme contre la mafia, mais heureusement pas seule, souvent aidée par son ami photographe Franco Zecchin qui la soutient en l'accompagnant dans son combat.
Frederika Abbate n’a pas rencontré Letizia Battaglia. Elle a recueilli des infos, des propos dans les écrits de la photojournaliste, dans des articles papiers, télévisuels, sur internet. Mais surtout pour cet ouvrage, Frederika Abbate a transmis à travers son style littéraire, son admiration pour Letizia Battaglia, photographe, journaliste, artiste et surtout femme, femme italienne rattachée a sa ville, à ses habitants, rattachée à Palerme, à la Sicile. A noter que ce livre est le premier ouvrage en langue française consacré à la vie et à l'oeuvre de Letizia Battaglia.


Les Anges de l'Histoire


Service littéraire – Le mensuel de l’actualité romanesque


Décembre 2020

Sélection des Anges de l'Histoire parmi les 8 meilleurs livres du mois.

Un roman initiatique – on voyage de la Thaïlande à la Russie – où il est question de lutter contre la catastrophe planétaire. Soledad, le héros, dispose d'une arme magique  : Art/Sexe/Cybernétique. Contre tous les codes, bien sûr.

(Nouvelles Editions Place, 308p. 23 €)


ARGOUL


Novembre 2020

Frederika Abbate, Les anges de l’histoire

Sixième roman étrange d’une autrice de 60 ans née à Tunis quatre ans après l’indépendance,  Les anges de l’histoire  sont une fiction à la Philip K. Dick. Nous sommes dans notre monde mais en parallèle, dans une dystopie possible d’ici quelques décennies. C’est ce qui fait le charme de ce roman de réalité anticipée, nourri d’art, de sexe et de cybernétique.

Premier point  : la cybernétique est désormais intégrée au monde humain avec le progrès de la vitesse et de la miniaturisation des puces  ; chacun manipule du code ou est manipulé par lui, en direct ou via des algorithmes. Second point  : l’art est plus que jamais indispensable pour penser le monde et se le concilier – une sorte de nouvelle «  religion  » selon Malraux (du religere latin  : qui relie). Troisième point  : l’art et la vie sont indissolublement mêlés, et la vie est avant tout sexe, acte social et génésique, jouissance suprême qui fait entrevoir la fusion avec le cosmos.

Vous l’aurez compris, ce roman met en scène tout cela dans des descriptions torrides d’unions sexuelles orgiaques entre individus, entre genres, entre espèces, la cybernétique permettant la manipulation (génétique et psychologique) de façon à démultiplier les occasions d’«  art  ».

Malgré un récit d’enfance un brin étriqué sur quelques pages – mais la limite légale des 15 ans est indispensable à notre société puritaine volontiers réactionnaire en ce qui concerne l’enfance – le personnage principal du livre, Soledad (qui est un garçon malgré ce prénom), parvient vite à sa maturité. Orphelin né en Lorraine mais adopté à Dieppe, il ne sait pas aimer même s’il tombe amoureux. Le lien n’est pour lui que sexuel ou informatique depuis qu’à l’âge de 15 ans cette carcasse «  préhistorique  » s’est retrouvé empalée sur une fille plutôt en marge qui créait des formes sur ordinateur. Cela lui révèle que «  l’amour  » est un langage codé.

Tout alors se précipite  : le dérèglement irraisonné de tous les sens, la fugue du domicile pour vivre sous les ponts, la drogue et la baise, la philosophie de chambrée universitaire où il squatte par curiosité pour l’informatique, la rencontre d’une femme riche qui le sauve de la déchéance et lui permet de s’exprimer par la sculpture, le voyage initiatique en Thaïlande avec le frère de cette femme et sa découverte chamanique de l’amour tantrique où il le sodomise pour faire une expérience, une Faustine archéologue qu’il sauve des marais, sa première exposition de sculptures dans une galerie de Bangkok qui le fait connaître, la commande d’une œuvre par un Russe qui l’invite dans sa datcha sur une île au nord de Saint-Pétersbourg, et puis…

sa révélation d’un Paris devenu en quelques années en proie au chacun pour soi du fric, où l’hyper-capitalisme à la Trump fracture durablement la société entre riches qui peuvent tout et pauvres à jamais soumis. Des tanks sur les boulevards tirent carrément sur une manifestation d’«  Ombres  », sortes de Gilets jaunes en capuches noires qui se disent oubliés. Soledad le solitaire rencontre des résistants au Système. Ils agissent dans la canopée d’une forêt qui a poussé anarchiquement sur les ruines du quartier de Saint-Germain qui retrouve son nom des Prés. La forêt comme signe de la vie qui toujours va. Il rencontre Laura aux cheveux bleus qui jouit magnifiquement, Markus le géant expert informatique, Dov l’hermaphrodite qui gère un bordel spécialisé. Il sauve Ariel, un enfant aux bras piqués, à l’esprit déstructuré par ce que ses parents puis la société lui ont fait subir.

Car dans le nouveau monde du chacun pour soi égoïste, la morale a volé en éclats. Seuls comptent les désirs et la réalisation des fantasmes. Toutes les barrières tombent, entre âges et entre espèces, des hybrides d’humains et d’animaux se vendant en bordels exotiques pour le plaisir et la douleur des pervertis par l’absence de tout cadre social, des enfants étant enlevés ou vendus pour viols, torture ou prélèvement de sang où se baigner en jouvence. Les vices humains alliés à la puissance de l’informatique et du pouvoir de l’argent vont très loin. Il s’agit moins d’un «  complot  » que d’une dérive systémique, le transhumanisme transgressant tout sens via le dérèglement raisonné de tous les sens. Ce qui est vérité n’est pas dans le fait mais dans ce que l’on croit ou ce que l’on désire. La vérité appartient à ceux qui ont le pouvoir, les moyens, l’audace. Tout le reste n’est que vie appauvrie de looser,  «  des humains transformés en automates  »  p.210, conditionnés au travail, aux transports, à la consommation – à la reproduction en masse de la masse –  «  la conspiration des endormis  », disait Soledad à 15 ans.

De l’Initiation à l’Hadès via la Canopée Soledad, l’abandonné solitaire, va trouver en trois parties le sens de sa vie et une identité dans la résistance. Le sexe conduit à l’art qui conduit au décryptage des codes – c’est aussi simple que cela. Au fond, s’il n’y avait pas la mort, y aurait-il la vie  ? Si nous ne devions pas mourir un jour, vivre aurait-il un quelconque prix  ? Dès lors, remplacer l’homme par l’être cybernétique a-t-il un sens  ?  «  Dans l’amour (…) se réalise l’union du charnel, du mental et de l’affectif. Nous faisant vivre des moments exquis, exceptionnels. Baignant dans l’harmonie du charnel et de l’invisible, nous éprouvons alors très fortement le sentiment d’exister  »  p.163. Soledad se veut le créateur d’un art sous forme de code qui fera se rejoindre l’âme et le corps. Il ne peut que réprouver ceux qui créent un code pour les séparer en niant le corps  !

Un roman étrange et jouissif, très prenant, qui évoque Philip K. Dick avec sa puissance d’anticipation par l’imaginaire. Puritains et conformes s’abstenir.

ARGOUL - Voir l'article


France Inter


Octobre 2020

Chronique de Christophe Bourseiller sur FRANCE INTER

Un livre fortement surréaliste, fortement érotique mais à un très haut niveau.

Un jeune geek, Soledad, qui ressemble à un homme de Neandertal incarne à lui tout seul un monde complètement nouveau sur les ruines de notre société dégénérée. Dans une cavalcade haletante de péripéties hautement symboliques. Ça se passe dans un futur proche et glauque dont il est le réparateur.

Christophe Bourseiller


Wukali


Octobre 2020

Les Anges de l’histoire, un roman de science-fiction, l’avenir de notre humanité pesé au trébuchet de notre temps présent

Emile Cougut

Dans les colonnes de  Wukali, il est exceptionnel que la science-fiction soit mentionnée. Une fois n’est pas coutume, et c’est bien dans ce genre littéraire que nous pouvons sans mal ranger le roman de  Frédérika Abbate  :  Les anges de l’histoire.

Point de problème, que l’on apprécie ou pas la science-fiction, force est de reconnaître qu’elle est une sorte de prospective sur le réalisable dans le futur. Parfois, le temps est cruel pour les auteurs, mais d’autres fois, leurs prédictions se réalisent. Quoi qu’il en soit, l’intérêt et la qualité d’un roman de science-fiction tiennent avant tout dans le côté «  réaliste  » de la description du futur. Que ce que nous percevons, vivons, pressentons, soit perçu comme un chemin possible, une graine qui va potentiellement germer dans l’avenir. Et c’est le cas dans ce roman.

C’est l’histoire de Soledad (un garçon et non une fille), de son enfance à ce qui peut-être considéré comme son apothéose. Soledad est un artiste, sensible, l’homme d’une passion, d’une sorte de chimère inaccessible, on dirait un romantique. L’art pour lui, passe par l’instrument qu’il découvre lors d’une fugue alors qu’il est adolescent  : l’ordinateur. Toute son œuvre est basée sur la cybernétique, tout est mouvement, évolution. Soledad dans ses œuvres entremêle son talent, le cybernétique et le sexe. Car le sexe est très présent dans sa vie et dans son entourage, d’où des descriptions, des scènes que les personnes prudes trouveront très «  crues  ».

Après un début de vie assez «  bohème  » qui le mène en Asie et en Russie, il revient dans un Paris en décomposition. Il n’y a plus aucune barrière morale, la «  loi de la jungle  » règne. C’est le triomphe de l’argent, d’aucuns diront du veau d’or, la pauvreté est partout, les riches défendent leurs privilèges, parfois durement, voire avec cruauté. La vie n’a plus aucun prix. Vision assez apocalyptique.

Il rencontre un groupe de dissidents vivant dans les arbres dans les ruines du faubourg Saint-Germain. Il se trouve confronté à une sorte de complot mondial de transhumanistes, dont le but est le remplacement progressif des humains (enfin des humains qui n’ont pas les moyens). Comme tout est basé sur l’assouvissement des fantasmes les plus fous, on se retrouve avec un vrai zoo humain, mais pas comme ceux des colonialistes, mais avec des personnes génétiquement modifiées en animaux, ainsi des mi-homme, mi-cochon, ou mi-femme mi-panthère (bien sûr ce zoo n’est qu’un vaste bordel de luxe).

Soledad et son groupe vont lutter pour dénoncer ce complot et mettre un terme à ces agissements.

Frederika Abbate  aborde de grands sujets qui parcourent notre société occidentale moderne  : les manipulations génétiques à partir des cellules souches, le mythe de l’immortalité grâce à la science, la confusion dans l’identité sexuelle, la confusion générationnelle, la puissance de l’argent roi.

À travers, une vraie fiction, elle nous montre les dérives auxquelles nos sociétés peuvent déboucher, si elles renoncent à l’éthique, si l’individualisme triomphe sur l’intérêt général, sur le vivre social, si l’Art avec une majuscule ne devient qu’un produit commercial comme un autre et non la glorification de l’Homme et de son génie.

Emile Cougut - Voir l'article


ALIGRE FM


Octobre 2020

Interview dans Les Jeudis Littéraires de Philippe Vannini

interview à la rardio aligre fm

ALIGRE FM


Un dernier livre avant la fin du monde


Octobre 2020

Les anges de l’histoire – Frederika Abbate

Alexandre

Foisonnant et hypnotique,  Les anges de l’histoire  est un roman qui soulève tout un tas de questions fascinantes relatives à l’avenir de l’Humanité, le trans-humanisme, les expériences folles de clonage et de transformation de l’ADN. Mais pas seulement, car à cela s’ajoute une dimension sociale puisque  Frédérika Abbate  imagine un monde où les riches sont devenus si riche qu’ils asservissent purement et simplement les plus pauvres, au point de leur agiter de la nourriture sous le nez pour le plaisir de les voir s’écharper, exacerbant le rapport de domination de classe. Le futur qu’imagine l’autrice est proprement glaçant.

Ce monde à feu et à sang (au sens propre) qui nous attend prend sa source dans la passivité de l’Homme et dans son caractère interchangeable. C’est le constat que dresse Soledad, le personnage principal au visage de Cro-Magnon (comme un miroir de l’Homme Premier, peu importe l’époque dans lequel celui-ci évolue), que l’on suit depuis l’enfance, et avec qui nous traversons tout le roman, à mesure qu’il grandit, murit, devient adulte et prend une part considérable dans la lutte qu’il faudra mener pour ne pas que ce monde sombre complètement.

Soledad développe une théorie intéressante sur ce qu’il appelle «  la conspiration des endormis  » qu’il résume en ces termes  :

« Faire partie de la conspiration des endormis, c’est être comme tout le monde, s’aligner sur le même modèle et donc, ne pas être soi. Ne pas être soi, c’est ne pas être. Donc ces gens ne sont pas en vie. C’est pour cela qu’ils sont plus aisément contrôlables. »

On peut alors agiter n’importe quelle distraction devant ces hommes pour les voir vous manger dans la main. Et agiter n’importe quelle promesse pour les asservir.

Mais revenons à Soledad, la colonne vertébrale du roman. Jeune homme perdu, il fait l’expérience des drogues dures au début du roman, lorsqu’il débarque dans un Paris qui ressemble à ce moment là du récit au Paris que nous connaissons. Soledad s’approche alors le plus possible de la mort pour renaitre en homme neuf, à la recherche d’une réponse à la question qui le hante : pourquoi est-il venu au monde ? C’est dans l’art et la création qu’il trouvera la réponse, au gré des voyages qui rythment les deux premières parties du roman, et qui le mèneront en Thaïlande et en Russie, avant un retour à Paris devenu méconnaissable.

Chaque pays traversé apporte quelque chose dans la construction de Soledad (humaine et artistique), comme cette séance chamanique hallucinatoire en Thaïlande (une scène merveilleusement écrite) ou l’apprentissage des sombres histoires russes, notamment le destin de la ville engloutie de Mologa qui donnera à Soledad l’idée d’une nouvelle sculpture. Et, en miroir à cette ville russe disparue sous les eaux, le récit nous mène jusqu’à la Canopée parisienne, ces hauteurs où se retrouvent les Unders (comme preuve que le monde est devenu sens dessus dessous), un groupe de cyber-activistes occupés à empêcher le monde de sombrer, alors que la course folle vers l’extinction de l’Homme semble toucher à sa fin.

Et, pour traverser ce roman intense, des fulgurances et des pensées pertinentes sur l’art (son utilité – ou non), la science (et ses folles dérives) et l’état de ce monde.

« Tout va mal. C’est peut-être la fin. L’équilibre du Bien et du Mal est rompu. La spiritualité n’existe plus. Les gens se battent dans des compétitions sans merci. Ils se haïssent. Les riches sont de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres. Et ceux du milieu ne savent plus qui ils sont. De toute façon, plus personne n’est qui que ce soit. Tout n’est qu’apparence, faux-semblant. »

Que reste-t-il alors, comme espoir, dans ce monde si noir  ? Dans ce monde où l’on cherche la jeunesse éternelle, dans une volonté presque vampirique de ne jamais mourir. Que signifie être en vie quand on peut tout s’offrir, y compris l’assurance que la mort ne viendra jamais nous déranger  ? Ou, à l’inverse, que signifie vivre quand on a plus rien, et qu’on aura plus jamais rien  ? Le chaos se trouve dans l’affrontement entre ces deux désirs que l’on pourrait résumer ainsi  : l’ennui de la mort.

Il faut noter, tout au long du roman, l’importance du corps.  Frédérika Abbate  le magnifie à travers une sexualité débridée (certains passages du roman sont d’un érotisme enthousiasmant), tout autant qu’elle transforme ce corps humain pour le pousser jusqu’aux confins de l’animalité. La dernière partie du livre met en scène toute une galerie de monstres humains, ainsi que des mutants homme-animaux. Le corps-matière pour l’œuvre de Soledad, le corps-régénéré pour les illuminés de la jeunesse éternelle, le corps-supplicié pour ceux qui errent en haillons, le corps-absent pour les Ombres qui naviguent entre la Vie et la Mort.

«  Les Grecs pensaient que les morts n’avaient plus de visage. Ils erraient dans l’Hadès, sous la terre, n’étaient que des ombres. Des ombres encapuchonnées de nuit. Je ne sais pas vous. Mais moi, cette expression me fait rêver.  »

De la Canopée à l’Hadès, et retour. Ce fascinant va et vient qui porte tout le roman.

Alexandre

Illustrations de couverture de Nicolas Le Bault

PS : A noter la sublime illustration de couverture, signée Nicolas Le Bault, qui participe grandement au mystère et à la beauté de ce roman inclassable. Nicolas Le Bault est un artiste à découvrir absolument !

Alexandre - Voir l'article


France Net Infos


Septembre 2020

Les anges de l’histoire, le dernier roman de Frederika Abbate

Dominique Iwan

Le  code massacre la nature.

L’universalité neutralise le monde.

L’humanité disparait …

Incroyable roman d’anticipation, épique et prémonitoire nous livrant le meilleur du pire ou le pire du meilleur, écrit par Frederika Abbate et qui nous est proposé par les Nouvelles Editions Place.

L’auteur née en 1960 à Tunis a publié 5 romans, écrit de nombreux récits et participé  à plusieurs ouvrages collectifs. Son dernier livre paraitra le 1er octobre.

Elle nous entraine dans une quête initiatique atrocement inquiétante mais que j’ai fait mienne avec délectation. …

… Me laissant guider par l’auteur dans les méandres d’un nouveau monde laissé aux mains de transhumanistes dégénérés, s’abandonnant à des rituels barbares et autres manipulations génétiques, j’avance dans la foulée de Soledad artiste magique, cybernéticien de génie et passionnément épris de sexe depuis ses 15 ans.

Après une première partie consacrée à son initiation qui le mènera vers la Thailande chamanique et lui permettra de  parfaire son art, Soledad rejoindra la communauté de la Canopée et m’entrainera avec lui vers la cime des grands arbres dans le quartier de Saint Germain des Prés …

… après une visite, entre autres, au musée de l’Ermitage à Saint-Petersbourg et sa rencontre avec l’oeuvre de K. Malevitch, “il aimait l’exaltation gracieuse de l’artiste russe, son radicalisme sans fard, sa spiritualité pragmatique qui prenait racine dans l’art”.

Il entre en résistance aux côtés d’improbables personnages incroyablement doués, flamboyants d’utopie, prêts à tout pour contrer l’ignoble complot planétaire visant la disparition de l’espèce humaine, notre héros va créer furieusement, aimer prodigieusement, et décrypter frénétiquement les messages assenés par Télomervie : “Telos du Grec ancien : fin …

… s’agirait il de la fin de la vie, d’euthanasie ? la lutte sera sans merci pour épargner ce qui fait notre identité, notre singularité.

Travaillant sur des croquis de DemeterSoledad pénètre le royaume d’Hades … “Les Grecs pensaient que les morts n’avaient plus de visage. Ils erraient dans l’Hades, sous la  terre, n’étaient que des ombres (…)”, au moment où son atelier s’effondre, le monde qui l’entoure se dissout en proie à un capitalisme effrené où toutes les barrières morales sautent …

Au paroxysme de son art et de ses dons en informatique, Soledad tentera l’impossible guidé par “l’utopie d’un universel riche de tous les singuliers”.

Ce roman ne ressemble à aucun autre, atrocement magnifique, son écriture lyrique, parfois surréaliste nous attire dans le Quartier des Plaisirs, à la rencontre de divines putains nommées Eau de Pluie ou Étang Crasseux, Grenouille Rose, Myrtille et Lotus Blanc … en passant par le Musée des Rêves … et nous pousse malgré nous à pénétrer sous le chapiteau de l’Apocalypse Circus pour découvrir l’indicible.

Philip K. Dick, Kasimir Malevitch, et aussi l’élégant et incontournable Musée Solomon R. Guggenheim de New York sont autant de repères émotionnels qui me relient à l’auteur … et comment ne pas évoquer le film fantastique “L’Imaginarium du Docteur Parnassus” de Terry Gilliam auquel ce roman me fait parfois penser dans ce qu’il peut avoir d’onirique et de déjanté, ce qui est un compliment.

Dominique Iwan - Voir l'article


Le Salon Littéraire


Septembre 2020

Frederika Abbate : un créateur parmi des créatures...

Bertrand du Chambon

Inquiétante étrangeté, aurait peut-être dit Freud en lisant ce roman. Mais l’auteure, Frederika Abbate, n’aimerait pas être lue par Freud : elle ne semble pas apprécier les dogmes ni les idées toutes faites et, pis que tout, elle déteste l’universalité qui neutralise le monde. Face à cette humanité en voie de disparition, face à ce monde qui devant nos yeux se dissout, l’auteure semble trouver une manière de salut ou peut-être un provisoire sauvetage dans l’art, la cybernétique et le sexe.
Ah, le sexe !... Le personnage principal, Soledad, pratique ce sport avec assiduité. Il est vrai qu’il y est souvent convié : Bienvenue à la Maison des Louves du Quartier des Plaisirs[...] Je suis Dov Borochiftz, putain et calligraphe, votre maîtresse de cérémonie. Et voici Annabelle, Eau de Pluie, Thérèse, Hirondelle, Martine, Étang Crasseux, Elena, Lisbeth, Manuela, Grenouille Rose, Myrtille, Lotus Blanc. Vous plaisent-elles ?
Oh, elles lui plaisent certainement, comme d’ailleurs les dizaines de créatures (des deux sexes ou munies de deux sexes) qu’il rencontre durant cette histoire échevelée.
Artiste et chercheur, il crée des œuvres en pleine métamorphose qui, grâce à l’informatique, se transforment au fil de leur élaboration ou du regard du spectateur. ... il passait le plus clair de son temps devant l’ordinateur pour bâtir des schémas, des esquisses, des scripts de programmation... Plus on s’approche du langage machine, mieux il vous retire du temps des humains, exigeant une immersion totale dans sa logique et son temps propre. L’ordinateur procède du temps, son temps intérieur ; il ne pourrait pas fonctionner sans dérouler sa linéarité. Il ne serait rien sans le temps... Et le voici comme un être de plus en plus fréquemment pris, capturé par son œuvre, de même qu’il est captivé par l’érotisme qu’il imagine comme une sorte de liberté supérieure.
Souvent confronté à des mises en scène, des faux-semblants, des théâtres, Soledad ne sait pas où il va. Le lecteur ne le sait pas non plus et doit accepter de se laisser mener dans ces coursives, ces décors, ces mises en scène, bercé par le style somptueux d’une auteure qui ne craint pas de mélanger l’horrible et le magnifique : Ensemble, ils traversèrent des haies de corps blessés. Ils passèrent sous les trajectoires des oreilles, des chairs, des intestins qui volaient. L’enfant contre lui, Soledad bousculait et piétinait n’importe qui, n’importe quoi sur son passage. Les gaz des explosifs lui faisaient pleurer les yeux. Son nom, il ne le savait plus.
La guerre est survenue. Des "Ombres" s’agglutinent. Des hybrides et des créatures à la vulve ornée d’un écrin d’algues bleues naissent. Une manière de pandémonium se répand dans les cités mortes.
Il est vrai que la dernière partie de ce roman, après l’Initiation et la Canopée, est intitulée Hadès. L’enfer est sous nos pieds, sous les pieds en tout cas de Soledad, qui voit son atelier s’effondrer en même temps que le monde, tandis que Dov, belle androgyne, s’apprête à... N’en disons pas plus ! Se terminant par une belle exposition au Guggenheim, le roman paraît cependant affirmer une idée directrice : La vie ne serait pas la vie sans la mort, seules nos œuvres nous survivent, et le monde est monstre.

Bertrand du Chambon - Voir l'article


La transparence des voiles


Aligre FM


Janvier 2019

Entretien avec Philippe Vannini dans les Jeudis Littéraires.


Sitaudis


Février 2019

Gloria Hasch fabrique des poupées de collection, destinées à des adultes. À l'occasion d'une rencontre avec un mystérieux collectionneur se tisse une relation amoureuse inédite. En particulier, la vision d'une œuvre de l'artiste Pierre Molinier chez le collectionneur ouvre le cœur de Gloria à un champ de pulsions érotiques insoupçonnées. Auparavant accablée de pulsions morbides, elle est traversée par des forces nouvelles auxquelles elle laisse libre cours. Se construit peu à peu une image de son désir, élaborée à partir de cette rencontre avec celui qui sera nommé plus tard "Lord". On peut dire qu'il y a chez Gloria un , c'est le processus par lequel elle décide de devenir le jouet de son amant. Il y a également chez les deux amants la volonté de n'être « personne ». Être personne, c'est se livrer entièrement à la relation sans se préoccuper des conventions, s'affranchir de toute étiquette sociale, finalement rendre au sujet sa complétude.
La rencontre est inaugurale autant que définitive, elle explore les limites d'un rapport fait de domination et de complicité où la puissance du féminin s'offre de façon apparemment paradoxale. Que de la soumission à un « lord », un seigneur, puisse naître une liberté, est en effet pour le moins inattendu... C'est une véritable conversion, en somme ! Un autre élément paradoxal du roman est semble-t-il, comment si peu d'éléments personnels peuvent occasionner une relation si forte entre les deux protagonistes. Cela va jusqu'à la chambre d'hôtel qui renforce ce côté anonyme en même temps qu'il recadre la relation dans un espace peut-être plus connoté, du type relation extra-conjugale. Peut-être est-ce parce que dans la vie du personnage de Gloria cette relation de "pur sexe", détaché des organes, prend une dimension quasiment métaphysique. L'écriture de Frederika Abbate semble d'ailleurs se conformer à l'expérience de Gloria, on part de détails et de descriptions sans équivoque pour aller vers une forme d'abstraction, une expérience partagée sans aucun épanchement sentimental. Les coordonnées spatio- temporelles du récit sont bien établies, pourtant elles semblent s'effacer devant l'intensité de la relation telle que vécue de l'intérieur et exprimée dans les pensées de Gloria.
Ce récit nous livre les clés d'un discours existentiel sur le désir dans ce qu'il a de subversif par rapport aux normes et aux codes sociaux. La poupée, cet artifice "ni vivant ni mort", doublure toute roussellienne d'un être en devenir, mène finalement à une création de soi.

Stéphane Rengeval


Apolline Francoeur


L’Express


Avril 2000

"Il respirait très fort, ne contrôlant plus son souffle. Maeva savait, dans une pensée douloureuse, que la respiration s'était déjà coupée du cerveau de Benjamin, qu'elle se séparait de lui inexorablement. Elle regarda sans le voir l'appareillage qui se branchait sur ses orifices." Doctoresse, Maeva pratique une très particulière imposition des mains accouplée à des thérapies délicieusement collectives. Mais quelle est cette présence meurtrière qui surprend méticuleusement les proches de Maeva? Apolline, une patiente, se met en chasse , dans ce roman érotique.

M.E.B.


Apolline Francœur


Apolline Francoeur

C'est sur l'énigmatique conseil d'un ami qu'Apolline Fraîcheur, souffrant d'un mal étrange, se rend dans la maison de soins de Maeva Delfé, doctoresse aux pratiques surprenantes. Une maison de soins aux allures de paradis si ne rôdait alentour un serial-sexuel-killer particulièrement pervers qui s'attaque aux proches de Maeva. Armée de la foi amoureuse qu'elle nourrit à l'égard de Maeva, Apolline part sur ses traces.

Extrait d'Apolline Francoeur, roman, La Musardine, 2000 :

Xan Fergus regarda avec tristesse le verre rempli d'un liquide rouge vif, posé devant lui. Hypnotisé, il se caressa machinalement le sommet du crâne complètement dégarni. Assise derrière son bureau, souple et attentive, le docteur Delfé ne le quittait pas des yeux; un suave sourire courait sur ses lèvres bien pleines, au dessin impeccable.

Lire la suite


Virginité


Le Cercle de Minuit


6 février 1996

Invitée de l'émission ayant pour thème : "Le Retour d'Eros" avec Jean-Jacques Pauvert, Mathias Pauvert  et Annie Le Brun.


Ecrivains


Avril-Mai 1996

Trois livres. Le Majordome publié en 1991. L'Infante, 1992. Virginité, 1996. Les deux premiers chez Belfond, le troisième à l'enseigne bienvenue de Sortilèges. Des origines italiennes, passées par Nice, des études de lettres, puis Paris et l'écriture qui efface toute biographie. Frederika Abbate est un écrivain rare, totalement engagé dans la fondation d'une oeuvre, acharné à aiguiser des phrases précises, de livre en livre insistant sur une même histoire de sexe, comme redisant (non sans écarts) un même conte érotique. Le pornographe, d'abord, en a pour son compte, dans les situations qui illustrent un bel éventail de fantasmes et dans le langage qui ne se paye pas de circonlocutions pour nommer un chat un chat. Parler ici de pornographie n'est certes pas un reproche, quoique étymologiquement le mot évoque la prostitution; l'obscénité, qui en est le sens dérivé, est bien le ressort d'une oeuvre qui "blesse délibérément la pudeur" (Petit Robert), d'une fabuleuse trilogie de la copulation. Cela ne serait pas grand chose si ce n'était que complaisance salace (et je ne suis pas sûr qu'ici la lecture émoustille). Il y a belle lurette que la transgression est édulcorée. L'important c'est que l'audace de ce qui est dit prend la forme d'un texte remarquablement maîtrisé, dense, dans lequel s'impose une écriture incisive. La littérature érotique est, le plus souvent, crue dans la faiblesse littéraire ou bien sophistiquée dans les atours baroques. Quant elle n'est pas métaphysique ou théologique, comme si le sexe n'allait pas sans Dieu ou sans philosophie. Frederika Abbate prend sa place dans le genre avec une rigueur extrême, une froideur objective, une tension de la langue qui signalent peut-être un autre âge de cette littérature, quand il n'y a plus guère de provocation (ou presque) à faire s'enfiler allègrement par divers orifices, homos ou hétérosexuels, des personnages qui ne semblent avoir aucun autre souci. Bataille, douloureusement, après la mort de Dieu, sacrait l'excès. Mandiargues narrait les délices d'une utopie de la volupté. Klossowski dresse le monument d'une formidable perversion papiste. Abbate, elle, lève froidement, avec la dignité d'un Gombrowicz, le rideau sur le spectacle de l'amour qui est désir et cruauté, aventure du corps qui n'en finit pas de jouir de lui-même. Et, donc, aventure de l'esprit qui jouit d'être un corps, et de se voir en un corps jouissant. Alice est vierge et mère. Elle engendre Benjamin Benjamin. Le domestique Aimé est l'humble servant d'un rituel amoureux. Le docteur Naussans est acteur et témoin. Blandine est la soeur de Benjamin Benjamin, la fille adoptive d'urbana, la femme de Gabin Mardoll, la mère d'Antonin. Jozef Mauvert est le premier vainqueur du tournoi d'amour. D'autres jeunes gens, d'autres jeunes filles participent au grand jeu du sexe toujours recommencé, qui est notre seule éternité, du moins jusqu'à ce que mort s'ensuive. Mais ne racontons pas. Disons que Frederika Abbate jubile, et nous avec. Elle aura bientôt ses fans, pour qui ces trois ouvrages (et d'autres?) n'en feront qu'un, le superbe livre-culte du plus pur Eros.

Gilles Plazy


L’Express/Weekend


Février 1996

Elle signe son troisième roman érotique en autant de publications et instaure à son bénéfice, avec le texte, une relation dominante/dominé
Ce livre: le changement dans la continuité?
- Je n'envisage pas la narration romanesque autrement que sous l'angle érotique. Cette optique s'allie parfaitement à l'écriture qui est scalpel pour dénuder la réalité. L'écriture érotique permet une description épurée de l'agir humain pris hors des accessoires et des contingences qui, habituellement, le masquent, l'édulcorent, l'aseptisent et le planifient. Quant au changement, il est dû à la recherche qui se poursuit, qui s'est nourrie.
Une protagoniste se prénomme Violette; vous évoquez les couleurs, les odeurs. Le lecteur visite-t-il votre jardin secret?
- Bien sûr que le lecteur visite mon jardin secret. Ecrire, c'est se dévoiler, faire apparaître ce que soi-même on ne connaissait pas encore de soi. Le roman ne dévoile pas des choses vécues et connues auparavant puisque c'est par lui que les choses sont vécues et portées au jour. Si on ne se dévoilait pas en écrivant, ce ne serait pas la peine d'écrire.

 


La Nouvelle Gazette


Février 1996

Ce roman est un tournoi d'amour: le vainqueur remporte une femme et se devra de l'aimer, en respectant la règle.
Cette règle est contrôlée par l'énigmatique Saute-Ruisseau, qui a été élu par les vaincus. Mais les vaincus le sont-ils vraiment, dans la mesure où is peuvent, à un moment donné, devenir vainqueurs?
Un roman érotique où le sexe est omniprésent, où l'amour se fait sans retenue, sans limite et sans fin. Mais au-delà de cette apparence, un roman animé par un thème secret: le langage.
Le titre du roman n'est pas si paradoxal qu'il paraît: dans l'univers de Frederika Abbate, les personnages vivent sans entraves, sans aucune culpabilité morale, sans la plus fraîche innocence.


La Tribune


Mai 1996

Frederika Abbate signe son troisième roman. Elle démontre une belle maîtrise du langage, une subtile imagination et les respect des caractéristique du genre: rituel, mise en scène, règles contraignantes mais libre choix des partenaires avec pour unique objet la domination érotique. Forte personnalité d'auteur qui entre avec aisance dans un monde clos par sa logique interne morbide. Elégance baroque d'un des grands auteurs érotiques du moment.

Aurore Bonnel


L'Infante


Du jour au lendemain


Janvier 1992

Interview par Alain Veinstein - France Culture


L’instant


Décembre 1992

A 10 ans, Blandine est initiée par son père à tous les plaisirs interdits. Le grand frère y va de sa petite contribution, de même qu'un bon docteur, éminent spécialiste des mouvements vitaux élémentaires. Douze mois plus tard, la fillette ne possède plus une once de naïveté, mais son innocence demeure grande. En même temps, cette enfant déjà revenue de tout accède au trouble métaphysique: "Qu'est-ce que la caresse si ce n'est la recherche éperdue d'un contact intégral jamais atteint? Qu'est-ce qui fait la caresse hormis ce fond même d'inexistence?"
Quiconque lirait ce récit au premier degré ne manquerait pas d'être quelque peu estomaqué par la précision, la cruauté, le caractère hautement amoral des situations. Un roman dans la droite ligne de Sade, avec des concessions très affirmées aux goûts du jour, à ce qu'il est courant d'appeler des déviances pernicieuses. Fidèle à elle-même, c'est-à-dire à l'étalage des vertus du vice qui était déjà le poinçon de son premier livre, l'auteur va plus loin - plus profond, diraient ses personnages- dans le raffinement de la provocation.

M.B.


La Quinzaine littéraire


Novembre 1992

"L'Infante s'écrit et se lit comme le déroulement de la passion, déploiement portant au grand jour le vrai visage de toute passion: L'inceste"...


Le Majordome


L’EXPRESS


Janvier 1992

Frederika Abbate dans un livre étrange et envoûtant (Le Majordome, Belfond), condamne son héros à errer à jamais autour de la virginité de son amante: "La plupart des femmes n'aiment pas les hommes, moi, si, se défend-elle. Les femmes sont généralement trop occupées à s'autocontempler. Moi, je veux que le lecteur tourne autour de la virilité de l'homme, une virilité qui se cherche face à la virginité de l'héroïne. C'est un livre à la gloire du phallus." Frederika ajoute : "Je n'aime pas le pouvoir. J'aime la puissance." C'est l'aveu majeur, émouvant et tragi-comique, de ces romans érotiques au féminin.

Jacqueline Remy


Le Journal de Ben


novembre 90

Frederika Abbate a enfin sorti son livre, Le Majordome chez Belfond. Le Pillouër dit que c'est un chef d'oeuvre. Ce que je lui reproche c'est que ce livre ne me fait pas bander ou plutôt disons qu'à chaque fois qu'un passage pourrait commencer à me faire bander le passage suivant me fait débander. Par contre c'est bien écrit, ça swingue et ça sonne bien aux oreilles. J'aimerais bien qu'on me présente un jour Alice.
Voici un passage qui me plaît:
"Toute nue, Alice marche dans l'appartement en faisant claquer très fort ses talons. Elle se rend surtout dans la cuisine pour éblouir Aimé et Célestine. Comme j'ai honte! Je me demande au nom de quoi je pourrais avoir encore un quelconque crédit auprès de mes domestiques. Ce n'est pas la nudité d'Alice qui est scandaleuse. C'est l'ostentation de ma femme à diriger sa nudité vers eux. Elle est nue à leur intention, pour eux: alors que les domestiques sont les accessoires de nos actions! Sa conduite me désespère. Horrifié, fasciné, je m'immobilise au seuil de la cuisine pour ne rien perdre de ce spectacle."
On devine l'humour de Frederika dans chaque situation on pourrait l'entendre lire ces lignes avec sa petite voix d'enfant sage et acide.
Ceci étant après lecture du livre je me demande qui est Alice est-ce Frederika elle-même? Et qui est Benjamin? est-ce moi? (je ne suis pas impuissant!)


FEMME


Octobre 1991

Des péchés, Le Majordome (Belfond) déshabillé par Frederika Abbate, les affectionne à toutes les sauces.
Cet "Aimé" est prêt à se mettre en quatre ou en soixante-neuf pour tout 5 à 7 exigé par ses employeurs. Sa faculté à combler les désirs de ses patrons est une aubaine. Ce maître queue, grand toqué de l'amour, tente d'attiser les pulsions éteintes de l'époux du couple en lui faisant découvrir les charmes de Sodome, tandis que sa femme époussette ceux de Lesbos. Une étrange ambiance, moite, vive et à vif, s'installe. Torride et sulfureux, ce livre bien écrit ne sombre jamais dans la vulgarité. L'amour est juste un cercle vicieux.

Thierry Billard

 


L’instant


Septembre 1991

Pour ses débuts en littérature, Frederika Abbate affiche des ambitions et des convictions dont on sera curieux de suivre l'évolution.

Un couple est le jouet de ses valets, singulièrement du majordome, engagé comme goûteur et dont la très particulière conscience professionnelle va faire un grand ordonnateur des pompes amoureuses. Une manière de huis clos autour du désir, de la virginité perçue comme une fatalité, de la cruauté comme une métaphore du désir.

M.B.


Voici


Août 1992

Frederika Abbate a puisé son exotisme à deux pas de l'Hexagone, à Tunis où elle est née. Mais elle a grandi à Nice, puis à sagement fait Lettres en faculté, avant de broder ce délicieux ouvrage de dame à la gloire du phallus; Le Majordome, éditions Belfond). Et pour un coup d'essai (c'est son tout premier roman) c'est un coup de maîtresse!

Caroline Babert