novembre 90

Frederika Abbate a enfin sorti son livre, Le Majordome chez Belfond. Le Pillouër dit que c’est un chef d’oeuvre. Ce que je lui reproche c’est que ce livre ne me fait pas bander ou plutôt disons qu’à chaque fois qu’un passage pourrait commencer à me faire bander le passage suivant me fait débander. Par contre c’est bien écrit, ça swingue et ça sonne bien aux oreilles. J’aimerais bien qu’on me présente un jour Alice.
Voici un passage qui me plaît:
“Toute nue, Alice marche dans l’appartement en faisant claquer très fort ses talons. Elle se rend surtout dans la cuisine pour éblouir Aimé et Célestine. Comme j’ai honte! Je me demande au nom de quoi je pourrais avoir encore un quelconque crédit auprès de mes domestiques. Ce n’est pas la nudité d’Alice qui est scandaleuse. C’est l’ostentation de ma femme à diriger sa nudité vers eux. Elle est nue à leur intention, pour eux: alors que les domestiques sont les accessoires de nos actions! Sa conduite me désespère. Horrifié, fasciné, je m’immobilise au seuil de la cuisine pour ne rien perdre de ce spectacle.”
On devine l’humour de Frederika dans chaque situation on pourrait l’entendre lire ces lignes avec sa petite voix d’enfant sage et acide.
Ceci étant après lecture du livre je me demande qui est Alice est-ce Frederika elle-même? Et qui est Benjamin? est-ce moi? (je ne suis pas impuissant!)