Antonin et la servante
extrait du roman Virginité, paru en 1997 dans l’Anthologie du Coït de Mathias et Jean-Jacques Pauvert
Antonin passe lentement d’un sein à l’autre, les imprimant peu à peu de ses délicates morsures si bien que, pour Ysabel, les bouts mordus ont cessé d’être siens. Ils ne sont plus que le mets d’Antonin et, dans cette déperdition, tout ce qu’elle espère, et qu’il la prenne toute en pâture. Soudain, il se place au-dessus d’elle, ses fesses se posant presque sur le buste de la femme.
Elle regarde le dos d’Antonin, s’accroupe, chercher à voir l’anus mais le jeune homme ne cesse pas de se balancer… Ysabel, impatiente, écartelée dans une tension suprême qu’elle ne maîtrise plus, mais qui, au contraire, la domine, d’une main agrippe la hanche d’Antonin pour l’immobiliser enfin, et de l’autre empoigne son fessier. Son index, long et charnu, pénètre tout à coup l’anus de l’adolescent, va profond en tournant. Elle sent l’épine dorsale d’Antonin se bander et trembler. “Comme tu es beau, dit-elle. Je veux t’appartenir.”
Et Antonin fait pipi sur elle.
Alors, Ysabel retire son doigt si vite qu’un petit cri de douleur s’échappe de la bouche d’Antonin. Elle en profite pour le repousser avec force. Elle l’allonge sur le lit, s’arc-boute sur lui et lui pisse sur les yeux. Dans sa fureur, dans son amour, elle se dit qu’elle va l’aveugler, lui brûler ce regard émouvant et splendide, mais qu’elle ne peut pas faire autrement, elle veut lui appartenir. Antonin garde les yeux ouverts en se tenant la verge des deux mains.
Puis, quand elle a terminé, Antonin frotte son visage sur les seins d’Ysabel. En regardant ses seins reluire de sa propre urine, elle pleure avec une grande douceur.
Antonin se couche à plat ventre, les jambes écartées. Ysabel s’accroupit et se met à lui lécher l’anus qui, peu à peu, s’entrouvre, s’amollit, devient de plus en plus beau. Antonin reste complètement immobile, sa docilité semble infinie et la servante comprend que bientôt elle va entièrement lui appartenir.
Car il se soulève, la place, elle, à quatre pattes, lèche son petit trou parfumé de femme de chambre subtile, et la pénètre.
Il va et vient dans ce qui, déjà, est beaucoup mieux que le simple corps d’Ysabel, le conduit subliminal de tous les échanges.
“Voilà, je t’ai couverte”, dit-il en revenant de la salle de bains.