La chronique de Nicolas Le Bault sur L’Absolue Rencontre
LE RETOUR DE JÉSUS
D’avoir illustré d’une image peinte la couverture du grand roman chrétien de notre époque est pour moi un accomplissement, un retour aux sources intimes de la foi et une fierté indicible. Il s’agit ici de la toute première fois que je représente dans une peinture le mystérieux visage du Christ. L’émotion qui me saisit lors de cet acte est indescriptible, et incommunicable, comme l’est le sentiment de la présence divine.
L’Absolue Rencontre de Frederika Abbate raconte, par une pluralité de voix et de monologues intérieurs de témoins, l’avènement du Fils de Dieu dans notre monde parmi les hommes, et l’accomplissement de son message par la fusion sacrée de l’esprit et de la chair.
Jesùs vit une passion charnelle avec une jeune fille simple, Magdeleine, qui se dévoue à lui. Elle devient celle par qui la nouvelle alliance prend corps et advient. Elle sera, selon les paroles de Jesùs, l’apôtre des passages.
J’ai parlé d’un livre chrétien, mais d’un christianisme primitif, empreint de paganisme, ancré dans la nature et dans le cosmos. Ce n’est pas l’oeuvre d’un écrivain catholique comme Bloy, Bataille ou Bernanos. Nous sommes plus près de la cosmogonie de Colette ou d’Ezra Pound, voire de James Joyce, que des interrogations théologiques sans fin de Barbey ou de Klossowski.
En cela, nous sommes au cœur palpitant et antique de l’Europe spirituelle, celle des sources, des montagnes, des criques désertes et des forêts.
C’est un christianisme sans église et sans dogme, non de la lettre mais de l’esprit, qui s’impose dans le cœur des gens simples par la vérité de son message. Car Jésus n’est pas spécialement le prophète des pauvres, comme on l’entend si souvent, des opprimés ou des misérables mais, simplement, le compagnon des gens ordinaires.
Ce sont les petites gens, les braves gens, les humbles, les travailleurs impénitents et modestes, qui se pressent pour l’écouter, le voir, le toucher lorsqu’il vient à leur rencontre. Il y a Magdeleine, puéricultrice, jeune fille simple et pleine de bon sens, qui n’a de passion dans l’existence que de s’occuper des nouveaux-nés.
Nous n’avons pas affaire à un « nouveau Jésus », mais à Jésus, tel qu’en lui-même. Il n’apporte pas un « nouveau message » mais éclaire et transmet celui qui, de toute éternité, fait advenir la vérité intrinsèque de chaque être.
Comme dans les Évangiles, il ne prescrit rien, ne psalmodie pas, ne s’adresse pas au peuple, ne porte pas de message politique, ne s’exprime que par des images et par des paraboles, et entreprend ses fidèles de la manière qui leur est propre à chacun. Il ne parle qu’à des individus et à leur vérité intime, et sa rencontre leur révèle la mission secrète, unique, qui leur est désignée par Dieu.
En accomplissant la Loi, il défait toutes les lois, et ainsi il peut faire des miracles. Miracles au premier rang desquels il abolit la séparation entre l’âme et le corps.
Avec Jésus, il n’y a pas de prédestination, il n’y a pas de paradis ni d’enfer, de commandements ni d’interdits. Chacun peut être sauvé, et œuvrer à être libre. Le destin des hommes n’est plus écrit à l’avance. Il n’y a plus de Loi du Père, ni même de Nom-du-Père. Nous ne sommes plus seulement les fils et les filles de nos familles comme dans l’Ancienne Alliance. Les pères n’ont plus le droit de vie et de mort sur leurs enfants, comme c’était le cas avant la chrétienté. Plus de tribalisme ni de bouc émissaire. Plus de privilèges ni de fardeaux héréditaires. Plus de déterminismes sociaux ni familiaux. Il abolit la loi du groupe et la culpabilité collective pour restaurer le sacré à l’échelle de la personne.
Ainsi, l’enfant du Diable, puisque le mal lui aussi existe en puissance, peut être aussi l’enfant de Dieu, et devenir un être unique, comme le sont tous les hommes.
Tout peut être renversé, y compris les lois terrestres. Car après l’avènement de Jésus, par lequel Dieu s’est fait homme, la divinité n’est plus au ciel, mais dans l’être humain sur terre.
C’est là que s’actualise le christianisme comme religion de l’incarnation : nous sommes tous devenus des Dieux.
Si l’église catholique a désenchanté le monde en arrachant les liens mystiques de la nature et de l’homme pour remiser le sacré derrière l’autel, le retour de Jésus restitue à l’Homme le fondement de sa divinité.
Et c’est pourquoi L’Absolue Rencontre est, non par transgression mais par pure et belle dévotion, un livre profondément érotique.
Car si L’Homme-Dieu devient pleinement divin, c’est en puisant dans la chair sa part d’humanité. Aussi, c’est en faisant l’amour passionnément avec une femme que Dieu accède pleinement à la divinité. Et c’est en embrassant pleinement la parole de Jésus, qui la pénètre de son Verbe, que Magdeleine devient elle-même intégralement humaine, c’est-à-dire d’essence divine.
Enfin, c’est lorsque Dieu se fait homme que l’être humain se divinise.
Et c’est la dignité intangible de la vie humaine qui apparaît dans toute sa beauté.
C’est uniquement sur le fondement de la sacralité de la vie, principe révolutionnaire, qu’une véritable éthique du commun peut être élaborée : par la fraternité réelle entre les hommes dans l’amour de Dieu accompli par le Christ. Le véritable amour du prochain qui ne s’exerce que près de soi, ou par-devers soi.
Voilà le prix du retour de Jésus, et la portée infinie de ce livre, dont je suis extrêmement fier d’avoir réalisé la couverture.
Un livre court et essentiel, dont chacune des phrases exalte la sensualité, l’amour, la vérité et la vie.
L’Absolue Rencontre de Frederika Abbate raconte, par une pluralité de voix et de monologues intérieurs de témoins, l’avènement du Fils de Dieu dans notre monde parmi les hommes, et l’accomplissement de son message par la fusion sacrée de l’esprit et de la chair.
Jesùs vit une passion charnelle avec une jeune fille simple, Magdeleine, qui se dévoue à lui. Elle devient celle par qui la nouvelle alliance prend corps et advient. Elle sera, selon les paroles de Jesùs, l’apôtre des passages.
J’ai parlé d’un livre chrétien, mais d’un christianisme primitif, empreint de paganisme, ancré dans la nature et dans le cosmos. Ce n’est pas l’oeuvre d’un écrivain catholique comme Bloy, Bataille ou Bernanos. Nous sommes plus près de la cosmogonie de Colette ou d’Ezra Pound, voire de James Joyce, que des interrogations théologiques sans fin de Barbey ou de Klossowski.
En cela, nous sommes au cœur palpitant et antique de l’Europe spirituelle, celle des sources, des montagnes, des criques désertes et des forêts.
C’est un christianisme sans église et sans dogme, non de la lettre mais de l’esprit, qui s’impose dans le cœur des gens simples par la vérité de son message. Car Jésus n’est pas spécialement le prophète des pauvres, comme on l’entend si souvent, des opprimés ou des misérables mais, simplement, le compagnon des gens ordinaires.
Ce sont les petites gens, les braves gens, les humbles, les travailleurs impénitents et modestes, qui se pressent pour l’écouter, le voir, le toucher lorsqu’il vient à leur rencontre. Il y a Magdeleine, puéricultrice, jeune fille simple et pleine de bon sens, qui n’a de passion dans l’existence que de s’occuper des nouveaux-nés.
Nous n’avons pas affaire à un « nouveau Jésus », mais à Jésus, tel qu’en lui-même. Il n’apporte pas un « nouveau message » mais éclaire et transmet celui qui, de toute éternité, fait advenir la vérité intrinsèque de chaque être.
Comme dans les Évangiles, il ne prescrit rien, ne psalmodie pas, ne s’adresse pas au peuple, ne porte pas de message politique, ne s’exprime que par des images et par des paraboles, et entreprend ses fidèles de la manière qui leur est propre à chacun. Il ne parle qu’à des individus et à leur vérité intime, et sa rencontre leur révèle la mission secrète, unique, qui leur est désignée par Dieu.
En accomplissant la Loi, il défait toutes les lois, et ainsi il peut faire des miracles. Miracles au premier rang desquels il abolit la séparation entre l’âme et le corps.
Avec Jésus, il n’y a pas de prédestination, il n’y a pas de paradis ni d’enfer, de commandements ni d’interdits. Chacun peut être sauvé, et œuvrer à être libre. Le destin des hommes n’est plus écrit à l’avance. Il n’y a plus de Loi du Père, ni même de Nom-du-Père. Nous ne sommes plus seulement les fils et les filles de nos familles comme dans l’Ancienne Alliance. Les pères n’ont plus le droit de vie et de mort sur leurs enfants, comme c’était le cas avant la chrétienté. Plus de tribalisme ni de bouc émissaire. Plus de privilèges ni de fardeaux héréditaires. Plus de déterminismes sociaux ni familiaux. Il abolit la loi du groupe et la culpabilité collective pour restaurer le sacré à l’échelle de la personne.
Ainsi, l’enfant du Diable, puisque le mal lui aussi existe en puissance, peut être aussi l’enfant de Dieu, et devenir un être unique, comme le sont tous les hommes.
Tout peut être renversé, y compris les lois terrestres. Car après l’avènement de Jésus, par lequel Dieu s’est fait homme, la divinité n’est plus au ciel, mais dans l’être humain sur terre.
C’est là que s’actualise le christianisme comme religion de l’incarnation : nous sommes tous devenus des Dieux.
Si l’église catholique a désenchanté le monde en arrachant les liens mystiques de la nature et de l’homme pour remiser le sacré derrière l’autel, le retour de Jésus restitue à l’Homme le fondement de sa divinité.
Et c’est pourquoi L’Absolue Rencontre est, non par transgression mais par pure et belle dévotion, un livre profondément érotique.
Car si L’Homme-Dieu devient pleinement divin, c’est en puisant dans la chair sa part d’humanité. Aussi, c’est en faisant l’amour passionnément avec une femme que Dieu accède pleinement à la divinité. Et c’est en embrassant pleinement la parole de Jésus, qui la pénètre de son Verbe, que Magdeleine devient elle-même intégralement humaine, c’est-à-dire d’essence divine.
Enfin, c’est lorsque Dieu se fait homme que l’être humain se divinise.
Et c’est la dignité intangible de la vie humaine qui apparaît dans toute sa beauté.
C’est uniquement sur le fondement de la sacralité de la vie, principe révolutionnaire, qu’une véritable éthique du commun peut être élaborée : par la fraternité réelle entre les hommes dans l’amour de Dieu accompli par le Christ. Le véritable amour du prochain qui ne s’exerce que près de soi, ou par-devers soi.
Voilà le prix du retour de Jésus, et la portée infinie de ce livre, dont je suis extrêmement fier d’avoir réalisé la couverture.
Un livre court et essentiel, dont chacune des phrases exalte la sensualité, l’amour, la vérité et la vie.
Nicolas Le Bault
https://www.nicolaslebault.com/
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